Son histoire

La ville a pris divers noms au cours de son histoire avant de s’appeler « Lambres-Lez-Douai ». Les documents d’archives, rares car celles-ci furent détruites lors du bombardement d’août 1944, permettent d’en situer quelques-uns.

La première mention apparaît en 574 après J.C. Lambrae vicus (cité en 574 par Grégoire de Tours). Lambrae in pago ostrebano en 887 dans le cartulaire de Marchiennes. Lambrae en 886 titre de St Vaast d’Arras. Lambrae en 891 toujours au titre de St Vaast. Villa quae dicitus Lambrae en 916 au titre de l’Evêché d’Arras. Lambres en 1076 titre de St Amé de Douai. Lambres en 1166 Titre de l’Abbaye de Vaucelles. Lambres au XIIIe siècle. Lambres-Lez-Douai par décision du Conseil municipal du 24 mars 1932.

Aux 9e et 10e siècles, Lambres appartenait au roi Charles IV puis à l’Evêché de Cambrai ; en 843, après le Partage de Verdun, le petit comté d’Ostrevent devient une zone frontière, enjeu de rivalités entre les Princes de ce temps. Les principaux épisodes de cette lutte sont retracés dans une chronique du 10e siècle « La geste des Evêques de Cambrai ». Lambres y est cité plusieurs fois.

La donation de Charles Le Simple a lié pour un siècle et demi l’histoire de Lambres à celle de l’Evêque de Cambrai. A la fin du 10e siècle, l’Evêque est impliqué dans des luttes opposant entre eux les grands Princes territoriaux de la région, Lambres semble avoir été un atout important entre ses mains pour obtenir ce qu’il voulait. La « Gesta episcopus cameracensium » raconte cette épopée.

A la même époque, les Comtes doivent partager leur pouvoir : les Châtelains (leurs alliés) se font céder ou s’emparent de certains biens de leurs maîtres en échange de leur fidélité. Ils bâtissent leurs châteaux et acquièrent indépendance et puissance. C’est ainsi que Lambres passe de l’autorité des Evêques à celle des Seigneurs (seconde moitié du 11ème siècle).

Ces Seigneurs ont ensuite inféodé Lambres à un membre de leur famille, un Chevalier qui a été le fondateur de la plus grande famille seigneuriale de la région. Le premier personnage connu à porter ce titre en 1170 est « Hugues » qui est dit « Dominus Villae » Seigneur du lieu. Dès 1052 la Charte de St Amé avait permis d’identifier « Pierre de Lambres » vassal de Jean de Montmirail, Seigneur d’Oisy.

Par la suite, la généalogie des Seigneurs de Lambres montre une succession en ligne directe ou collatérale allant de Jean d’Auffray à Joseph-Charles Van der Meere de 1500 à 1798 date à laquelle celui-ci mourut en son château de Kruishouten. Cette généalogie comprend des alliances flamandes et espagnoles.

Quelques points d’histoire des Mérovingiens à la fin du 18e

Lambrae vicus est situé sur la Scarpe dans un terrain fort bas à une demi-heure du château de Douay.

En effet, Lambres est désignée ainsi dans un très vieux manuscrit de la bibliothèque catholique de Douay sous le nom de ville (du latin vicus) et Douay sous le nom de château.

Les premières traces datent des Mérovingiens et sont attestées par Grégoire de Tours, Yves de Chartes et Balderic dans leurs écrits. Pendant cette période, Lambres perd de l’importance au profit de Douai.

L’histoire de France permet de situer l’origine du choix de Sigebert comme géant de la ville.

En effet, nous pouvons remonter à l’histoire de Clovis, roi des Francs, il mourut en 511 et son royaume fut partagé entre ses quatre fils ; trois d’entre eux disparurent de mort violente ou accidentelle. Clotaire, seul survécut et sous le nom de Clotaire 1er il réunit tout le royaume en 558.

Trois ans plus tard, il meurt à son tour, laissant lui aussi quatre fils : Garibert, Gontran, Sigebert et Chilpéric. De nouveau le royaume fut partagé en quatre parties. Les discordes et les querelles reprirent entre les frères jaloux les uns des autres, la guerre civile s’installa ; finalement deux d’entre eux survécurent : Sigebert devenu roi d’Austrasie et Chilpéric roi de Neustrie.

Les luttes entre les deux frères se poursuivirent.

C’est en relatant un épisode sanglant des luttes qui opposèrent au IVe siècle Sigebert roi d’Austrasie et Chilpéric roi de Neustrie, que Grégoire de Tours, le « Père de l’Histoire de France » mentionne dans son « Historia Francorum la localité de Lambrae vicus. Vainqueur des troupes de son frère cadet assiégées dans Tournai, Sigebert avait décidé de se faire reconnaître Roi des Francs au cours d’une assemblée qui se tiendrait à Vitry en Artois, un des chefs-lieux de Neustrie.

Entre temps Sigebert avait épousé Brunehaut, fille du puissant roi des Goths Atanaghild établi en Espagne.

On parlera longtemps en Gaule du mariage de Sigebert, qui, jusque là, comme ses ancêtres ne s’était pas contenté d’une seule femme, les épousant et les quittant sans le moindre scrupule selon le caprice du moment. Les femmes mérovingiennes semblent dans tout cela d’une extraordinaire docilité.

C’est au palais de la ville royale de Metz, un grouillement, une cohue, un vacarme fait de rires, de cris et de chants… Sigebert a juré que ses noces dépasseraient en éclat tout ce qu’on avait vu ! Assis au centre de la table, avec près de lui son épouse, il jouit de cette réussite en façon de triomphe ; l’un des convives, assis à l’une des places d’honneur, reste taciturne, c’est Chilpéric son frère, qui se dit que lui aussi épousera une princesse de sang royal. Rentré chez lui, il se souvient de Frédégonde, c’est la favorite du moment. Il décide alors de répudier Audowère son épouse d’alors et de l’enfermer dans un couvent. Tout en gardant près de lui Frédégonde, il demande la main de Galeswinthe, sœur de Brunehaut de façon à rejoindre Sigebert dans la renommée. Il promet à son beau-père d’abandonner tout ce qu’il a de reines et de concubines !

Galeswinthe proteste, supplie ne voulant pas de ce mari de triste réputation maisfinalement elle se soumet. Elle reçoit cinq cités en cadeau et quelles cités ! les plus belles et les plus riches : Bordeaux, Cahors, Limoges, le Béarn et la Bigorre. Frédégonde a demandé à rester à la cour et attend son heure. Très vite, Chilpéric revient vers elle et un matin on retrouve Galeswinthe étranglée.

Brunehaut, rendue folle par la mort de sa sœur exige de Sigebert qu’il déclare la guerre à son frère Chilpéric ; celui-ci rendra à Brunehaut les cités qu’avait reçues sa sœur et attendra six ans avant de réagir. En 573, c’est Chilpéric qui attaque pour récupérer les territoires cédés, au bout de deux années en 575, Sigebert l’emporte. Chilpéric est bloqué dans Tournai assiégé, c’est alors que Frédégonde, moins résignée que lui au sort cruel qui les attendait à la chute de la ville, cherche à renverser par la ruse une royauté mal assurée.

Elle chargea deux guerriers fanatiques d’assassiner Sigebert. Ceux-ci, armés de poignards empoisonnés qu’elle leur avait remis, parvinrent sans encombre jusqu’à Vitry en se faisant passer pour déserteurs. Ils furent reçus par le nouveau roi et accomplirent leur sinistre besogne. La nouvelle dispersa les troupes de Sigebert qui levèrent le siège de Tournai et Chilpéric vint reprendre possession de son royaume Il se rendit à Vitry et fit à son frère de royales funérailles. Par son ordre, Sigebert fut revêtu selon la coutume germanique, d’armes et d’habits de grand prix et enseveli à Lambres. Par la suite, sa dépouille fut transférée à Soisson à la basilique St Médard où reposait Clotaire, son père.

Cet épisode est à l’origine du choix de Sigebert comme Géant de Lambres et atteste l’ancienneté du village qui date du début du règne des Francs.

Du 7e au 10e siècle

Lambres devint la possession de l’Abbaye de Saint Maurand, puis de Saint Amé ; la mère de Saint Maurand eut également des biens et des moulins à Lambres qui revinrent ensuite à l’Abbaye de Marchiennes qu’elle avait fondée.

Saint Sarre (confesseur) vivait à Lambres à la même époque, il en était le Saint Patron, comme il l’était de Courchelettes, Hamel, Estrées et d’une partie de Douai. Saint Sarre était représenté en ermite tenant un tranchet de cordonnier.

En 878 Charles le Chauve possédait à Lambres un manoir qu’il céda à l’Abbaye de Marchiennes.

Le 22 mai 916 Charles le Simple donna la « Villa Lambrae » à l’Evêque de Cambrai.

En 975, Tetdon, un autre Evêque donna Lambres au Sire d’Oisy, dès lors Lambres releva du Château d’Oisy dont tous les droits appartenaient aux Echevins de Douay.

Du 11e siècle à la révolution de 1789

En 1076, une nombreuse escorte amena à Lambres Gérard II Evêque de Cambrai. Tout au long des siècles suivants, Lambres passa de seigneur en seigneur, jusqu’à ce que la Révolution vînt détruire l’antique et noble seigneurie de Lambres. Elle avait duré 600 ans.

De 1789 à nos jours

En 1790, le village compte 140 hts dont 120 en masse groupée, plus 9 au Faubourg d’Esquerchin, 3 au Faubourg d’Arras et 8 au Raquet.

De 1804 à 1809 on a le même nombre de maisons, mais :

 Pas d’église (culte exercé dans la ferme Bonnier)

 Pas de fontaines publiques, ni citernes ni abreuvoir.

 Par contre, on trouve un presbytère avec jardin, des Biens communaux en terres (3 ha et demi) et en prairies (30 ha et 39 ares)

 Les arbres du village sont des bois blancs (300), des saules (900), des frênes (600) tous âgés de deux ans au moins.

 Les propriétaires sont paysans (11%), bourgeois (14,9%), nobles (27%) membres du clergé (33, 6%)

 Les autres habitants sont locataires de Biens communaux, pauvres ou assistés (18%) environ.

 Les artisans et les commerçants sont peu nombreux (sources datant de Messidor An VI), on recense : 13 tordeurs d’huile, 4 meuniers, 3 éclusiers, 1 maréchal-ferrant, 1 charron, 1 maçon, 14 cabaretiers et 1 marchand de tabac ; il n’y a ni boucher, ni boulanger, ni épicier, les familles vivent en autarcie partielle.

 Les impôts sont fonction du nombre de personnes, de têtes de bétail, et de la surface cultivée.

Chacun figure sur la liste des vingtièmes et paie la Dîme aux différents Ordres religieux : l’Abbaye St André du Catteau, l’Abbaye des Prés, le Chapitre St Amé, le Collège d’Anchin …

Évolutions aux 19e et 20e siècles

La commune est restée rurale jusqu’en 1850 environ, depuis cette époque jusqu’au début du 20ème, on recense des habitants de type « ouvriers » qui travaillent hors de la ville (révolution industrielle) dans les usines voisines ou les mines.

Lors de la guerre 1939-1945, Lambres subit de lourds bombardements. Le centre ville fut détruit en août 1944, l’église anéantie sera reconstruite en 1963.

La période 1970-1990 a vu l’aménagement de la mairie, des salles des fêtes dans une ancienne ferme (la ferme Cokempot) située au centre de la ville, puis la construction des salles de sport, de la Maison des Jeunes, aujourd’hui en réhabilitation, du centre social, des écoles dont une école de musique…

Depuis 1790, l’évolution démographique se présente comme suit :

Année

Habitants

1790

718

1801

633

1821

678

1831

800

1841

739

1851

1385

1861

1634

1871

951

1881

1146

1891

1499

1901

1721

1911

1611

1931

2369

1941

2904

1961

4461

1971

5509

1981

5087

1990

5043

1999

5000

Liste des différents maires de la Révolution à nos jours :

14 décembre 1789

Aimable Joseph CHARPENTIER

4 décembre 1791

M. GROSMI

Décembre 1792

Aimable Joseph CHARPENTIER

13 janvier 1793

M. GOGET

De 1793 à 1833

Aucune trace

Janvier 1833

Jean-Marie Grossemÿ

Janvier 1835

Louis Joseph BURY

Septembre 1843

François Joseph LECQ

Février 1844

Jean-Marie Grossemÿ

Décembre 1846

Augustin Joseph LECQ

Juillet 1854

Jean-Marie Grossemÿ

Août 1860

Augustin Joseph LECQ

Mai 1861 à 1877

Jules Théophile TARLIER

Janvier 1878

Alfred Joseph Pierre TRANNIN

Décembre 1894

Oscar Antoine Benoit SILVIN

Mai 1904

Émile DELIGNY

Mai 1912

Oscar Antoine Benoit SILVIN

10 Décembre 1919

Léon HUMEZ

10 Avril 1932

Paul HENNEBOIS

19 Octobre 1944

Alexis MACART

19 Mai 1945

Henri TROYON

31 Octobre 1947

Jean GUILBERT

19 Mars 1959 au 30 Juin 1966

Alexis MACART

10 Septembre 1966

Raymond MASCLET

Mars 1971

Michel HENNEBOIS

Mars 1980

Jules FROMONT

Mars 2001

Martial VANDEWOESTYNE

Mai 2020 Bernard GOULOIS

 

 

 

Lambres-lez-Douai newsletter